Rapidement, si tout va bien, la sculpture prend sa propre vie et son propre mouvement en résonnance avec celui du modèle.
Alors le travail devient réellement jouissif, et je n'ai plus qu'à respecter ce mouvement et à l'accompagner au long de la séance d'ébauchage de trois heures.
J'observe attentivement le modèle, en particulier sa propre façon de bouger et les postures dans lesquelles je le sens le plus naturellement à son aise .
Mais cela ne se fait pas principalement avec les yeux. Il s'agit plutôt d'une attention de tout le corps pour capter les messages sensibles échangés au sein de l'atelier
Parfois je fais des petites maquettes, mais le plus souvent j'ébauche directement les sculptures, en les gorgeant de l'énergie et de la vie des modèles.
Le plus difficile pour moi est de "débrancher la tête", afin de laisser s'exprimer les mains, ou plutôt l'ensemble de mon corps, sur ce que le modèle vivant transmet de son mouvement, de ses émotions du moment, de son vécu, ..... et de sa vie de l'instant.
Je rencontre là des modèles vivants en mouvement, choisis avec soin pour leurs qualités de présence et de générosité.
Au début, il me faut d'abord des argiles de grès et quelques outils, que j'emporte très souvent à l'atelier de l'ACDA à St Egrève (Isère)
L'atelier et le travail - ébauchage